CSQ 1 Membre Professionnel
Biographie
Artiste autodidacte Rose Élise a mis de côté son métier de conceptrice publicitaire pour combler son besoin de rejoindre, non plus l’homoconsommatus, mais l’humain en tant que corps poétique. On dit de Rose Élise qu’elle incarne son travail; sans doute parce que sa manière de marcher dans la vie et la façon dont son esprit progresse dans son art ne font qu’un. Après une incursion dans le monde de la peinture qui a souligné son travail par des prix d’excellence, Rose Élise a renoué avec la tridimensionnalité en 2019. De la sculpture sur bois qu’elle travaillait dans les années 2000, qui lui a également permis de recevoir un prix d’excellence, elle en retient aujourd’hui «ce qui reste de cette matière que l’on a travaillée», soit les copeaux de bois. Considérés rebuts dans un contexte traditionnel, ils deviennent les fragments privilégiés pour mettre en valeur ce tout qu’elle cherche à consolider, ce corps poétique dont elle doit préserver le sens. La première œuvre de sa série non figurative et minimaliste a mérité une mention en novembre 2019.
Démarche artistique
Nous avons une anatomie littérale, os-dents-chair mais sommes tout autant anatomie poétique. C’est cette dernière qui m’interpelle et que j’explore en tant qu’être de réminiscences-énergie-croyances. Ma façon de procéder est toujours la même : je cherche à défaire chaque tout que je reconnais comme mien jusqu’à ce que la forme n’existe plus qu’en fragments. Je me les approprie lentement afin qu’ils me guident vers ce que je considère être l’essentiel pour moi, une autre forme, que je nomme le corps poétique. Le corps poétique est ainsi ce qui m’apparaît comme une vérité propre à moi, ce que je sens s’animer en moi encore et encore, en tant que fille d’immigrants italiens du Nord née au Québec. Il est également ce qui me relie à tous les autres êtres humains, à l’univers tout entier. Font partie de mes sujets de prédilection les traversées, mer, vaisseaux, hublots, figures de proue, les encriers, l’artichaut comme symbole, et toujours ma mère comme horizon.