Biographie
Né à Hull (Gatineau) en 1943, Jacques Charbonneau s’inscrit à l’École des Beaux-Arts de Montréal en 1968 et obtient son diplôme en sculpture en 1971 de l’UQAM. De 1972 à 1976, il voyage à travers le Canada et les États-Unis, le Mexique et six pays de l’Amérique du Sud. Son expédition en canoë en solitaire sur le fleuve Amazone, de Leticia à Manaus, étape cruciale de son développement personnel, permettra de comprendre l’énergie et la détermination de l’artiste dans son évolution artistique et sa carrière en général.
De retour au pays en 1976, il s’installe à Montréal. En 1979, iI rénove un vaste espace abandonné, sur la rue Bleury, en face du cinéma Impérial, pour en faire la galerie communautaire Motivation V afin d’en profiter lui-même et d’offrir des opportunités aux artistes québécois de diverses disciplines. Cette réponse à un besoin de la communauté artistique québécoise lui ouvre grandement la porte comme artiste dans le monde de l’art actuel d’ici et d’ailleurs.
En 2004, il fonde le Centre d’art contemporain de l’Outaouais (CACO), le berceau du mouvement artistique Recycl’Art au Québec. En tant qu’artiste et commissaire, il organise les évènements Recycl’Art de Montpellier (2004-2011), Gatineau (2015), Hawkesbury, Ontario (2016-2019) et Grenville-sur-la-Rouge (2020-2021) où il produit des œuvres monumentales. Il contribue à changer l’orientation de la sculpture vers une pratique plus accessible financièrement en valorisant la récupération de matériaux de la nature, de l’industrie et de l’environnement quotidien. Les œuvres sculpturales, Land-Art, installations et environnements créés rejoignent l’écologie.
Démarche artistique
En Recycl’Art et en Art-Nature, Jacques Charbonneau utilise des éléments issus de la nature: strates rocheuses, pierres, bois flottants et bois morts, ou encore des matériaux périmés qui relèvent de notre société de consommation: métaux rouillés, objets usagés, etc. Notons ici que l’emploi de matériaux contemporains, moins nobles que ceux utilisés historiquement en sculpture engendrent des œuvres à caractère écologique. Il est aussi pertinent d’avancer que l’ensemble des réalisations de l’artiste, sous l’apparence de la variété, témoigne d’une unité dans la continuité.
Il prend part à plusieurs symposiums en art public au Québec, entre autres: Festival de la Gibelotte, de Sorel, Festival du Bois-Flotté de Ste-Anne-des-Monts, L’Art prend l’air, de Hudson et plusieurs autres évènements en Art-Nature au Québec où il réalise des structures monumentales. En 2020, il inaugure le Sentier des Arts de la Rivière-Rouge à Grenville-sur-la-Rouge où il érige un Mémorial en hommage aux victimes de la COVID-19. Mentionnons qu’en 2004, il réalisa un environnement en nature à la mémoire des victimes du SIDA.
Il met en évidence que c’est dans l’échange que se constitue son œuvre, autant pour lui que pour le spectateur dont il suscite l’interaction, voire la participation. Il en résulte une forme de création où le collectif prend une place de plus en plus grande. L’ensemble de ces considérations indique qu’il est non seulement un artiste multidisciplinaire et un entrepreneur culturel hors du commun mais un bâtisseur dans la lignée des grands explorateurs qui ont contribué à bâtir le Québec.