Biographie
Bourjoi est né dans l’est de l’île de Montréal en 1950. En 1960 sa famille a été déplacée dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Dès l’âge de 9 ans Bourjoi avait fait le choix de devenir artiste. À 16 ans il a suivi son intuition en faisant l’apprentissage de plusieurs métiers avec ses amis ouvriers du quartier Hochelaga-Maisonneuve, afin d’en faire de l’art. Durant ces 25 années il a présenté ses œuvres dans plus de 80 expositions en solo et en groupe.
En 1975 il a réalisé une première sculpture de grand format et en 1978, il est devenu membre du Conseil de la Sculpture du Québec. En 1990 après avoir œuvré dans de nombreuses usines et chantiers jusqu’au Labrador et en Abitibi-Témiscamingue, Bourjoi, l’artiste autodidacte, s’est inscrit à l’université du Québec à Montréal où il a complété un baccalauréat et une maîtrise en enseignement des arts en 1996. De 2002 à 2015, il a enseigné les arts plastiques ainsi que les nouveaux médias en adaptation scolaire au secondaire.
En 1998 il a, à Washington, participé à l’exposition résultant de contacts entre artistes sur l’internet intitulée «Met on the net». La même année, avec sa compagne, Gaétane Couture, Bourjoi a fait l’acquisition d’un immeuble dans le quartier Hochelaga derrière lequel il a lui-même construit l’atelier dans lequel il poursuit la production artistique par laquelle il n’a jamais cessé d’explorer des sujets, techniques et matériaux très diversifiés en sculpture, peinture, photographie et vidéographie de même que l’écriture de textes qu’il publie sur son blogue.
Démarche artistique
Bourjoi considère que depuis plus de 30 000 ans, l’art est recherche d’humanisation. Par conséquent, ce qui conventionnellement se dit de l’art n’est pas satisfaisant. Il croit que l’histoire linéaire logico-mathématique agrémentée d’éphémères certitudes modernistes ou même contemporaines n’est pas concluante.
La nature de l’humain véritable étant naturelle, c’est à dire insaisissable en l’humain autant que hors de l’humain, de même que narrative, donc psychique, cela se réalise par l’imagination. L’art en est le premier outil et la culture, l’esprit de l’humanisation.
L’Être humain ne devient Être et humain que lorsque par l’art et la culture il s’imagine ainsi.
En ce sens, chacune de ses œuvres est une recherche singulière, une aventure en soi.
Parfois brutales, souvent discrètes, poétiques ou esthétiquement ravissantes, sans jamais cesser d’être signifiantes, toutes ses œuvres sont également expression d’un beau métier comme le lui ont montré fièrement de multiples manières les ouvriers avec lesquels il a œuvré durant vingt-cinq ans. Ce qui a fait de Bourjoi, pourtant détenteur d’une maîtrise en enseignement des arts, l’artiste-ouvrier d’Hochelaga.
Chacun de ses éléments, que ce soit le médium, le figuratif ou le non figuratif, la couleur ou l’absence de couleur, n’est formellement qu’instrument du langage plastique autant que l’orthographe, le vocabulaire, les mots et les phrases sont constitutifs de l’art lexical qu’il soit roman, essai ou poésie. Pour Bourjoi, que l’œuvre soit recherche personnelle de l’artiste ou commande, comme il en est de l’art littéraire, chacune de ses œuvres est un nouveau récit à la recherche d’un idéal de sens humain.