De 1984 à 1994, à titre de peintre licencié, il exécute foule de devis, en peinture décorative, graphiques muraux, faux fini et trompes l’œil. Concurremment, il fait des études collégiales au Centre de céramique Bonsecours et fréquente le département du Studio Art de l’Université Concordia, au fil des années il perfectionne constamment les différentes techniques de son art auprès de plusieurs artistes professionnels de renom. En 1995, il est l’un des membres fondateurs des Couleurs d’Argenteuil, un regroupement d’artistes qui permet d’échanger sur le métier et de mettre en commun énergie, moyens et opportunités afin d’exposer leurs travaux et d’organiser des évènements ponctuels. En 1996-97, Robert Dionne fait partie du comité de promotion pour la Guilde des céramistes du Québec. C’est en 1996 qu’il décide de mettre sur pied son atelier au Canton de Gore, dans les Laurentides. Puis, en 2001, il crée son entreprise de design et de fabrication d’objets d’art uniques : Les Créations Touratours. Depuis 1992, son travail a été vu dans diverses expositions tant individuelles que collectives ainsi que lors de différents événements. En 2006, il bénéficie du programme Soutien au travail autonome, par le biais du CLD d’Argenteuil. De 2006 à 2011, il participe au comité des commandites ainsi qu’à celui des demandes de financement de la Route des Arts (RDA) du grand Argenteuil. Il siège également au conseil d’administration de la RDA comme vice-président en 2011-2012. Il participe, en tant qu’artiste, à l’événement annuel de visites d’ateliers pour bon nombre d’éditions. Robert Dionne est aussi membre du Conseil de la culture des Laurentides depuis plusieurs années. Démarche artistique « Je transforme argiles et pigments depuis plusieurs années; je traite les deux de manière souvent indépendante, mais parfois ils se croisent et s’influencent l’un et l’autre pour se retrouver l’un dans l’autre. En céramique, je dessine et fabrique des objets uniques, tant sculpturaux que décoratifs. Je travaille essentiellement le grès, que je tourne, galette et profile. Je le déconstruis de manière à le façonner autrement, rajouts, retraits, gravures et estampes complètent la pièce que je décore à l’aide de différents colorants que ce soit des glaçures, des sous-glaçures ou des oxydes purs puis le feu achève le travail. Ma méthode habituelle consiste à créer, à partir ou non, de croquis préliminaires d’une vision toute personnelle, de l’intérieur et en étroite relation avec le matériau, alors je donne naissance à une œuvre visuelle de laquelle sera tiré une critique ou un texte d’accompagnement et, parfois même, des documents audio visuels sur l’œuvre et/ou sur l’artiste lui-même. Je suis volontaire à l’instant, je suis présent pour voir où il me transporte. Ayant droit à l’accident et le provoquant même, ma démarche implique que ma vie personnelle et professionnelle se déroule sous la forme d'un projet ouvert. Chez moi, tout passe par trois niveaux, le physique, le psychique et le spirituel. Le physique donc m’importe, car c'est d'abord un contact au niveau des sens avec le matériau qui va jouer le rôle de déclencheur, une sorte de porte d’entrée ludique; par la suite, le psychique se joint au processus créateur et alors s'enchaîne une suite de propositions mentales et de prises de décisions, toutes prises à une vitesse folle. C'est à ce moment précis, à ce stade que la matière impose, inspire; je crée donc en enchâssant, combinant et assemblant. Je joue le jeu, alors plusieurs avenues s'ouvrent face à moi et mon énergie vitale (QI) a le dernier mot. QI n'a pas d'équivalent précis en Occident. On peut toutefois noter de nombreux liens de convergence avec la notion d'esprit, en latin “spiritus”. Cette énergie vitale me dicte un choix et me guide vers une conclusion; parfois, celle-ci est heureuse, parfois elle est troublante, mais jamais elle n’est la même et jamais elle n’est vide de sens. Mes œuvres sont souvent déstabilisantes et improbables, de pures chimères. Je réalise des œuvres hybrides qui ne sont parfois ni photographies, ni peintures, ni sculptures, mais assurément, souvent, les trois à la fois. De subtiles relations alors s’immiscent, se trouvent, s’inventent; en ces trop rares moments de grâce, j’innove, je trouve. » Robert Dionne, 2014