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Biographie
Née en 1954, Jocelyne Tremblay découvre le plaisir de peindre à la fin des années 90. Très vite, elle est représentée par la galerie l’Harmattan de Baie-Saint-Paul et la Galerie Michel-Ange, à Montréal. De 2000 à 2010, ses œuvres sont exposées un peu partout au Canada. En 2010, Jocelyne Tremblay abandonne la peinture pour se consacrer exclusivement à la sculpture. Elle fréquente alors l’atelier montréalais de Jean-Louis Émond où elle participe à des ateliers de modèles vivants et apprend la technique de l’art. Au milieu des années 2010, Jocelyne Tremblay s’installe à Paris. Durant plusieurs mois, elle fréquente les ateliers de grands maitres dont Jean-Charles Mainardis, un artiste à qui elle voue depuis toujours une profonde admiration. De retour au Québec, les expositions solo et collectives se succèdent, ici et ailleurs. Plusieurs de ses œuvres font partie de collections privées prestigieuses tant au Québec qu’au Canada. L’artiste est aujourd’hui représentée par la galerie OFF à Québec. Dans son atelier de Knowlton où elle a élu domicile en 2014, Jocelyne Tremblay sculpte et peint en alternance, selon l’humeur du temps. Dans l’espace collectif inspirant de Art Lab 341, elle crée un univers qui lui est propre et qu’on pourra d’ailleurs voir au petit écran dans la télésérie L’Homme qui aimait trop, diffusée sur Noovo dès janvier 2022. Ses peintures tout comme ses sculptures, son mobilier d’atelier, ses moulages et outils de travail ont brillamment servi à récréer l’univers d’un personnage-clé de la série.
Démarche artistique
Jocelyne Tremblay a toujours été fascinée par le corps humain. Comme dessinatrice de mode d’abord, comme peintre et sculpteure par la suite, elle l’a l’exploré sous toutes ses formes et coutures. Inspirées par le modèle vivant, ses créations vont au-delà de l’image et de l’enveloppe corporelle. Exprimant à la fois force et fragilité, ses sculptures donnent la parole à ce qui se cache sous les apparences. Son univers qu’on qualifie souvent de féminin interpelle, ouvrant la réflexion sur l’image projetée et notre propre façon de nous voir à travers le temps. Pour Jocelyne Tremblay, la beauté réside dans le vécu et la trace que laisse le passage du temps. Ses sculptures sont inspirées de la vie où rien n’est lisse ni parfait. L’accident agit comme moteur pour celle qui modèle l’argile dans un geste libre, jouant avec les textures autant que les matières qu’elle utilise en opposition pour enrichir l’histoire. Ici, une crevasse, une fissure, une faille, là, du métal, une écorce d’arbre, des miroirs ou des coquillages. Si les souvenirs ancrés dans le corps nourrissent l’émotion, ils laissent libre cours à l’interprétation. Ainsi, sous la grâce d’un tutu émerge un personnage androgyne dans toute sa dualité, oscillant entre l’univers féminin de Degas et celui de Rudolf Nureyev. Le travail créatif de Jocelyne Tremblay nous invite à voir au-delà de l’image, à accepter les failles pour nourrir l’élan. En témoignent des titres d’œuvre qui enrichissent la réflexion et qui, souvent, nourrissent en cours de route le processus créatif de l’artiste.