Biographie
Après une formation professionnelle au Centre de céramique Bonsecours, de 1998 à 2002, Marie-Eve Fortin travaille pendant 10 ans avec Gilles Lauzé, dans un esprit de compagnonnage, qui lui permet d’approfondir ses connaissances en modelage, et d’expérimenter la taille directe. Elle acquiert aussi de solides aptitudes en moulage, en particulier sur les matériaux plastiques et composites.
Si elle a expérimenté la sculpture sur pierre et sur bois, c’est la découverte de la sculpture sur neige qui l’enflamme véritablement. Décidée à vivre de sa passion, elle fonde l'entreprise ArchiPelle, qui lui permet chaque hiver de créer des décors uniques pour une vingtaine de municipalités et organisateurs d’événements.
Depuis quelques années, Marie-Eve cherche à établir des maillages avec des artistes d’autre disciplines, pour adapter ses concepts en fonction de différentes disciplines artistiques (échasses, animations déambulatoires, vitrail, mapping vidéo, artistes du feu).
En 2023, au sein du collectif d’artistes Éphéméristes, elle élabore en collaboration étroite avec d’autres artistes un projet qui s’intègre dans chacune des saisons, dès avant et au-delà de l’hiver, projet qui culmine lors d’un événement de médiation culturelle appelé Danse Aquarelle. Pour la première fois, elle imagine un projet en fonction de la prise de vue et des mouvements de danse, sans rien sacrifier à l’élégance du design, ni au plaisir et à la sécurité des familles. L’enracinement de ce projet dans son territoire et la solidarité d’une collectivité toujours prête à s’entraider l’amène dorénavant à orienter sa pratique davantage vers ce type de projets porteurs de sens.
Démarche artistique
La neige, c’est le meilleur matériau pour sculpter des formes monumentales. Ce qui me passionne dans ce métier, c’est l’infinité de textures que la neige peut prendre, même en une seule journée. Ça demande d’être toujours très attentive, et de s’adapter constamment à ma composition. Le geste change, l’outil choisi aussi.
Lorsque je développe le concept, je m’inspire de la disposition des lieux où seront fabriquées mes œuvres. Je prends photos et croquis, j’observe la topographie des lieux et j’imagine ce lieu recouvert de neige, les chemins de désir qui s’y dessineront, les congères que le vent y sculptera. Une sculpture de neige interagit avec son environnement. Je conçois mon travail comme du land art, intervention in situ en harmonie avec le lieu, utilisant le matériau qui s’y trouve et embrassant l’éphémérité.
Dernièrement, au sein du collectif Éphéméristes j’expérimente la co-création avec la danse, l’aquarelle et les arts médiatiques. C’est si riche d’ utiliser chacune de nos forces pour acquérir un peu de celles des autres, ça donne de la profondeur à mon travail de recherche esthétique.
Vous ne verrez pas mes œuvres en galerie. Pour les voir et les vivre, il vous faudra vous habiller, sortir dehors, sentir le froid qui vous pique les narines, plisser les yeux pour vous protéger des reflets du soleil sur la neige, entendre le crissement des cristaux sous vos bottes, et surtout, laissez-vous envahir par le plaisir!