Gilles Lauzé a commencé sa carrière de sculpteur après avoir suivi une formation académique à l’École des Beaux-Arts de Montréal pendant la deuxième moitié des années 1960. Quelques années plus tard, il enseignait lui-même les Arts tout en présentant ses propres œuvres en bois, en métal ou en pierre dans des expositions au Canada et aux États-Unis. Pendant les années 1980, en plus de mettre à profit son talent pour la gravure dans des projets d’ébénisterie, il a commencé à piloter des projets plus ambitieux. S’en est suivi l’acquisition d’une série d’outils industriels et la construction d’un atelier dans les Laurentides. Les années 1990 furent marquées par une série de projets d’aménagement d’espaces publics. Plusieurs murales constituées d’éléments modulaires furent ainsi installées dans des hôpitaux et des bibliothèques. Il agit également à titre de consultant sur des projets d’architecture grâce à sa maîtrise de la matière. Son désir d’aider les autres tout en partageant son expérience lui confère une grande reconnaissance de ses pairs et l’amène à étendre son expertise du côté de la Gestion de personnel. Les années 2000 deviennent ainsi un tremplin vers l’international avec plusieurs symposiums et activités en Europe. Il y présente des fresques éphémères en neige et en sable. Depuis une vingtaine d’années il perfectionne la technique de la fibre de verre sur armature d’acier, technique qui lui permet de réaliser des œuvres monumentales qui résistent aux éléments. Il contribue également à la préservation du patrimoine avec la restauration de sculptures réalisées par d’autres artistes.

Pour Gilles Lauzé l’acte de sculpter représente un témoignage personnel de la beauté de la création. C’est un processus similaire à la construction d’un poème dans l’espace. La gratitude exprimée en formes. Mais aucune sculpture n’est terminée avant que la lumière ne vienne y raconter sa version de l’histoire. C’est donc avec une application toute particulière que les textures sont choisies, pour adoucir les rondeurs et préciser les contours. Qu’il s’agisse d’une sculpture figurative ou de la suggestion subtile d’un personnage à travers un mouvement aérien, le travail en est un d’aménagement – la recherche d’un agencement équilibré des formes pleines et vides, des masses éclairées et de celles qui resteront dans l’ombre peu importe le point de vue. La vision prend forme sur une esquisse, puis devient une maquette, le temps de se parfaire et de se voir réalisée en grand format. Gilles Lauzé souhaite ultimement que le spectateur éprouve la même sensation de découverte et de nouveauté qu’un enfant peut éprouver quand il découvre que chaque caillou du monde est unique et magnifique à la fois. Un équilibre naturel et organique entre la stimulation intellectuelle, la réflexion personnelle et la conscience de son environnement. L’impulsion ne fait jamais partie de l’équation. Un équilibre de vie permet un travail abouti. La forêt boréale où il habite est probablement sa plus grande source d’inspiration. On retrouve dans ses œuvres la douceur et la grâce qui l’entourent lui-même au quotidien. Le rapport entre l’homme et la nature demeure son sujet de prédilection.