De Montréal on perçoit immédiatement Louise Page, Martinoise d’adoption, comme étant « l’artiste qui redonne vie à la matière ». Autodidacte de formation, Louise Page peint et sculpte depuis 1975. En début de carrière, elle participe à de nombreux festivals, colloques et symposiums qui la propulsent en dehors de son territoire. En ce sens, elle fait maintenant rayonner la région au-delà des frontières. Elle a participé à des expositions et différents événements à Montréal, Québec, Chicoutimi, Deux-Montagnes, Matane, Montpellier République Dominicaine où elle a tenu des expositions de ses œuvres. Elle a également fait partie de Québec en 3 D, exposition itinérante à Paris, Lyon et Nice. Louise Page est une femme engagée et reconnue par ses pairs; quiconque connaît cette artiste sait combien elle est active. Mentionnons à titre d’exemples qu’elle a été une des membres fondateurs du Regroupement des artistes en arts visuels du Québec (RAAV), présidente du Conseil de la sculpture du Québec dont elle a depuis été nommée membre honoraire. Plus récemment, fondatrice du bistro culturel Cœur de Village à Saint Isidore, elle est aussi co-fondatrice du Gueulart, centre d’artistes autogéré et lieu de diffusion pour les artistes de notre grande région.

Depuis plus d’une quarantaine d’années, la démarche de Louise Page consiste à construire des œuvres en utilisant des objets recyclés et porteurs d’histoire. Elle les glane dans les brocantes, les écocentres et les déchets pour les détourner de leur fonction initiale et nous amener à une réflexion sur notre consommation. La récupération, leitmotiv de son art, l’a conduite à la médiation culturelle, avec du bois mort, du plastique ou du métal, comme on peut le découvrir dans des pièces telles Bijou Monumental, une immense couronne créée pour le 175e anniversaire de Sainte-Martine ou encore L’Envolée dans le Parc des pins à Beauharnois, deux sculptures issues de la participation citoyenne. On retrouve dans le travail de Louise Page une grande variété de matériaux, couleurs ou styles. Dans Fastueuses immondices le corps est exploité et l’intégration d’un crâne de raton-laveur impressionne par l’amalgame des multiples objets qui la composent. Ce qui fait de cette artiste la reine du recyclage. Louise Page présente les arts à travers des sculptures dont le sens n'est pas évident; elle force le questionnement, pique la curiosité, trace ses interventions au fur et à mesure de ses trouvailles. Avoir l'audace de ramasser des objets et des matériaux que les gens jettent demande de la détermination. Sous les regards intrigués de son voisinage qui a peine à croire ce qu'il est possible de faire avec de supposés déchets, l’artiste ose, fonce et présente des sculptures originales, hautes en couleur.